Les problèmes de pattes chez les rongeurs

Les maux de pattes (ou pododermatites) sont assez fréquents chez les lapins et les rongeurs. Sans gravité quand il est soigné à temps, ce type d’inflammation peut toutefois devenir handicapant pour l’animal et évoluer en affection plus sévère s'il est pris en charge tardivement. Qu’est-ce qu’une pododermatite chez un rongeur ou un lagomorphe ? Comment la détecter, la soigner et la prévenir ? Toutes nos réponses sont dans cet article.

Illustration : "Les problèmes de pattes chez les rongeurs"

Qu’est-ce qu’une pododermatite et quelles en sont les causes ?

Contrairement aux chats et aux chiens, les lapins et les rongeurs sont dépourvus de coussinets plantaires et la peau de leurs pattes est uniquement protégée par une couche de poils. Cette zone fragile en contact avec le sol est donc particulièrement vulnérable aux irritations et aux infections. Ainsi, il arrive parfois que les pattes de ces petites boules de poils soient atteintes d’une inflammation ulcéreuse appelée pododermatite. En d’autres termes, une pododermatite est la conséquence d’une irritation de la peau qui se transforme en infection.

De nombreux facteurs peuvent être à l’origine de cette irritation :

  • Une mauvaise hygiène de la cage du rongeur (litière humide, souillée et insuffisamment renouvelée) ;
  • Un sol irritant (moquettes, substrat piquant, écorces de bois, grillage…) ;
  • La sédentarité et le manque d’exercice à cause d’une cage trop petite ;
  • L’obésité ou le surpoids ;
  • Une douleur chronique (arthrose par exemple) ou une affection engendrant une démarche asymétrique (fracture, AVC, lésion d’une griffe, méningite…) ;
  • Les carences en vitamine C chez le cochon d’Inde.

Comment se manifeste une pododermatite ?

Le premier symptôme d’une pododermatite est une dépilation. L’épiderme à nu devient ensuite rouge et mou et développe des ulcères qui se propagent au reste du membre.

Dans les cas les plus graves, on peut également observer d’autres symptômes comme des croûtes, une nécrose de la peau, des abcès purulents, un gonflement articulaire, une atteinte des tendons et une ostéomyélite (infection de l’os).

En général, les lésions observées concernent surtout les pattes arrière et entrainent chez l’animal atteint une boiterie plus ou moins marquée selon les cas.

La gêne provoquée par une pododermatite n’est pas toujours visible immédiatement. Dans les premiers stades, il s’agit en effet d’une affection discrète qui passe souvent inaperçue. Pourtant, moins sa détection prend du temps, meilleur est le pronostic.

De fait, une pododermatite non soignée va se surinfecter et peut ensuite évoluer en septicémie mortelle. Il est donc capital de consulter un vétérinaire dès les premiers signes, afin qu’un traitement adapté soit mis en place avant toute complication.

Vos frais vétérinaires remboursés !

Comment traiter la pododermatite d’un rongeur ou d'un lapin ?

En cas de pododermatite, la première chose à faire est d’en traiter la cause : assurez-vous de la bonne hygiène de la cage de votre rongeur ou de votre lapin, changez-en le sol et évitez la surpopulation. Il convient également de modifier l’alimentation des animaux en surpoids.

Le traitement vétérinaire dépend ensuite de la gravité de l’infection. Si celle-ci est prise en charge de manière précoce, l’application d’une pommade ou d’un spray tannant pour épaissir la peau suffit généralement. Si la pododermatite est à un stade plus avancé, il est alors souvent indispensable d’administrer un traitement antibiotique et anti-inflammatoire associé à des pommades locales et à des bains de pattes dans des solutions antiseptiques.

Dans les cas critiques, le vétérinaire doit parfois réaliser un parage, c’est-à-dire une intervention chirurgicale pour retirer les tissus endommagés des plaies afin de favoriser la cicatrisation des tissus sains.

Comment prévenir les maux de pattes chez son animal ?

Pour réduire les risques d’apparition de pododermatite et éviter les facteurs aggravants, il est recommandé d’appliquer certains gestes de prévention.

Choisir une litière adaptée

Vous pouvez, pour commencer, réduire le risque d’irritation en modifiant la litière de votre petit compagnon. Choisissez un substrat adapté, de préférence une litière végétale.

Si votre boule de poils a un enclos à l’extérieur, évitez les sols grillagés ou en béton. Préférez un revêtement de sol confortable comme un tapis de bain moelleux ou un tapis en jonc de mer.

Veiller à la bonne hygiène de la cage

Il est également primordial de maintenir la cage de votre animal aussi propre et sèche que possible afin d'éviter la prolifération de bactéries. Essayez de renouveler sa litière au moins tous les 2 jours.

Opter pour une grande cage

Pour inciter votre rongeur ou votre lapin à avoir davantage d’activité physique, aménagez-lui un enclos ou une cage de grande taille avec des jeux, des tunnels, des cachettes… Si possible, accordez-lui aussi des sorties en liberté sous surveillance.

Offrir une alimentation équilibrée

Veillez à donner à votre animal une alimentation équilibrée et adaptée qui ne favorise pas le surpoids (riche en fibres, pauvre en granulés). Pensez également à supplémenter votre cobaye en vitamine C.

Garder un œil sur ses pattes

Prenez garde enfin à inspecter régulièrement les pattes de votre boule de poils et à prendre rendez-vous chez un vétérinaire au moindre doute.